Je ne sais que penser de ce monde
s'il s'est
bâti sur l'entraide ou la haine,
si ce monde
s'est construit dans les joies ou les peines,
si dans notre
histoire, il y a eu plus de gloire que d'amour,
ou s'il y a
plus de caresses que d'Oradour.
Sans doute un
peu des deux me direz-vous,
autant de
paix que d'hommes à genoux,
autant de
ruines que de formidables fondations,
autant de
feuilles mortes que de fleurs accrochées aux saisons,
le monde
semble tenir équilibre, me semble-t-il,
en équilibre
précaire, ainsi soit-il.
C'est vrai
qu'il y autant de nuits que de jours,
qu'il y a
sans doute autant de cris que d'amour,
seulement,
quand j'allume ma télévision
à l'heure
exacte des informations,
des pluies
torrentielles inondent les demeures,
la faim, la
guerre, la colère, le monde se meurt,
les roquettes
tombent, les canons tonnent comme des orages,
j'ai le cœur
emprisonné, pris en otage.
Mon enfant se
demande pourquoi ces carnages,
pourquoi
cette folie, pourquoi ces naufrages,
des secondes,
des minutes, une éternité de violence,
ses larmes
roulent, brisent et emportent son innocence.
Mais ne
t'inquiète pas, mon petit, tu n'es pas un animal,
le bien
l'emporte toujours sur le mâle,
c'est comme
ça que finissent toutes les histoires.
bien sûr, je lui
mens, ça lui évite de faire des cauchemars.
L'équilibre
est alors maintenu,
un équilibre
précaire, un fil ténu,
le bien, le
mal, la guerre continue,
mais un jour
tu devras choisir ton camp.
Choisis-le
bien, ou ce sera le néant.
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