A tous les sans grade, les sans nom, les centurions du trottoir,
A tous les sans
amis, les sans-abris, les sangs bannis,
A tous ceux que la
chance aura ignorée,
A tous ceux que la
malchance aura sacrifiée,
A tous ceux que
Dame Nature aura mis de côté,
Je voudrais dire que moi aussi j’habite au 66 rue des délaissés,
Je voudrais dire que moi aussi j’habite au 66 rue des délaissés,
Ma ville n'est qu'un grenier,
Là ou je réside, je demeure,
Un peu plus chaque
jour,
A petit feu de froideur,
Dans la tourmente
et la solitude,
De l’ennui des
minutes et du temps,
D’un sans vie.
Et c’est dans mes
écrits du néant de mon existence,
Que je raconte le
vide sans fin qui me hante de ses chaînes immenses,
De cet azur sombre
où il rit de moi,
Où le tonnerre gronde
d’un rire profond,
Ou dessine d’un
éclair audacieux,
Les traits d’une
fille au visage angevin,
Fée de nuages et de
rêves sans fin,
Inaccessible
silhouette à ma honteuse image,
Recourbés sur elle
par peur de l’ombrage,
Mais à peine l’ai-je aperçue,
Que le soleil réapparut,
Effaçant ses traits
d’une gomme céleste,
Balayant d’un geste mon espoir,
Qu’elle reste…
@Gebel de Gebhardt Stéphane.
Copyright all rights reserved.
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